Il était une fois dans l’ouest – 100% bons plans, 100% ouest lyonnais
Par Caroline JACQUIER
Voilà près de 20 ans que les réseaux sociaux ont envahi nos vies : on y consacrerait aujourd’hui pas moins d’un tiers de nos journées. Une dérive d’autant plus problématique qu’un lien entre utilisation extrême de ces plateformes et augmentation du stress a récemment été fait par les neurosciences.
Vous-aussi, vous avez la désagréable impression de passer à côté de vos priorités ? De crouler sous les notifications et les sollicitations multiples ?
Et si on profitait de l’été qui arrive pour prendre le temps de vivre, pour s’ancrer dans le présent, là, maintenant et sans tarder ? Mettons un peu de slow dans nos vies pour savourer vraiment nos longues soirées à regarder le soleil se coucher !
Arrêtons de courir sans cesse après le temps !
Adopter la slow life c’est embrasser une philosophie, érigée pour ses disciples, en véritable art de vivre. Véronique Aiache, autrice du livre l’Art de ralentir, pour prendre le temps de vivre, écrit que c’est « une façon de vivre à la fois douce et riche, où l’urgence n’a plus ses maux à dire ».
Mais avant de plonger dans le vif du sujet, petit retour en arrière.
Le concept slow commence en 1986 par la food. Il voit le jour peu après l’installation d’un Mc Donald en plein centre de Rome. Le sociologue et chroniqueur culinaire, Carlo Petrini, constate impuissant à la déferlante malbouffe. Il décide alors, accompagné par quelques gastronomes de la région, de créer un mouvement contestataire qui promeut la cuisine traditionnelle et régionale, faite avec des produits sains, issus d’une agriculture locale et durable.
En anglais, slow signifie lent mais les anglo-saxons l’utilisent également comme un acronyme, qui parle de lui-même :
S pour sustainable (durable en français)
L pour local
O pour organic (en clair bio)
W pour whole (produits entiers, non traités)
Cette volonté de ralentir dans un monde, perfusé à la performance et au rendement, va bientôt s’étendre à toutes les sphères de notre vie : slow fashion, slow tourisme, slow cosmétique et même slow management.
La slow life en quelques mots
Vivre slow c’est d’abord entamer une véritable réflexion sur son mode de vie et ses priorités. C’est s’autoriser à ralentir le rythme pour s’accorder notamment aux ressources de la planète – une des préoccupations majeures en cette période de dérèglement climatique – et se reconnecter à ses besoins les plus essentiels.
« Parce que vivre à 100 à l’heure, ce n’est pas vivre à 100%, bien au contraire » dixit Cindy Chapelle, sophrologue et créatrice du blog Slow Life https://www.laslowlife.fr
Mais attention au raccourci qui voudrait que les adeptes de la slow life fassent l’apologie de la paresse. Ici, il est plutôt question d’éloge de la lenteur. Les pauses que l’on s’accorde volontiers deviennent autant de moments de fécondité, intellectuelle et créative.
Comment vivre slow, les principes de base
Vous êtes désormais convaincus mais vous ne savez par où commencer ?
Les partisans de cette philosophie ne prônent pas forcément de grands bouleversements (on peut vivre slow et en ville par exemple) mais ils nous invitent à commencer par de petits actes, de menus gestes et de saines habitudes.
Il faut apprendre à changer de vitesse et à se déconditionner pour s’efforcer de mettre fin à la pression de contrôle permanent, en prenant le temps d’apprécier ce que l’on fait, en mangeant sain et local par exemple. En un mot, prendre soin de soi, en écoutant son corps, en étant attentif à son propre rythme ; un pas de côté salutaire, même si temporaire, pour s’affranchir des impératifs d’un calendrier surchargé.
La « slow life » s’applique aussi à notre façon de voyager et l’on peut aisément s’adonner au slow travel ou slow tourisme, en choisissant, par exemple, une destination dans un joli coin de France plutôt qu’à l’autre bout du monde.
Voyager slow pour préserver la biodiversité
La pandémie de COVID-19 nous aura permis de remettre en perspective pas mal de nos habitudes et d’attester que l’activité humaine avait bien les effets délétères sur notre écosystème qu’on lui prêtait.
Les enjeux climatiques, de plus en plus pressants, interrogent nos relations au vivant. En adoptant le slow tourisme, on participe donc à un changement bienfaisant puisqu’en ralentissant, on pollue moins.
Mais qu’est-ce que le slow tourisme exactement ?
Comme la slow food s’opposait au boom des fast-foods, le slow tourisme est une réaction au excès du tourisme de masse.
Le tourisme à la sauce slow prône la découverte à petite allure, en prenant soin d’être attentif à l’environnement qui nous entoure. Selon le HuffPost https://www.huffpost.com/entry/what-is-slow-travel-vacation_l_63ea5c31e4b0063ccb27b668, il serait même la clé pour de meilleures vacances. Le slow voyageur plutôt que de multiplier les sites à visiter privilégie la qualité en s’imprégnant des lieux et de leurs coutumes, en prenant son temps.
Au-delà de l’aspect environnemental, le slow tourisme a également un impact positif sur la destination choisie. En se souciant des paysages qui nous entourent, l’envie de les préserver se fait d’autant plus forte et last but not least, on évite par la même occasion les bousculades des spots Instagrammables pour des endroits plus confidentiels.
Voyager pas loin
Ce mouvement préexistait mais c’est bien la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé durablement nos façons de voyager et nous a fait prendre conscience à quel point nous ignorions l’ampleur des trésors dissimulés à deux pas de chez nous.
Des séries documentaires comme les 100 lieux qu’il faut voir sur France Télévisions qui font la part belle au patrimoine français ont participé à ce nouvel engouement. Nous avons découvert ébahis qu’il ne fallait pas nécessairement aller loin pour en prendre plein les yeux et c’est tant mieux pour l’empreinte carbone.
La campagne du Grand Lyon intitulée le « Bonheur est dans le près » atteste également de cette tendance de fond. La Métropole recense pas moins de 76 balades à deux pas de Lyon, pour télécharger les fiches pratiques, cliquez ici https://www.grandlyon.com/a-vivre/sentiers-et-balades
Autre initiative à saluer, celle d’Emmanuelle Collot et de son agence d’éco-tourisme Mes pieds sur terre qui vise en plein dans le mille en termes de slow tourisme, avec ses balades accessibles en train depuis Lyon, où le randonneur est invité à prendre le temps de profiter du paysage et à rencontrer les acteurs locaux de notre très cher Ouest Lyonnais notamment (commerçants, artisans, agriculteurs…).
Cerise sur le gâteau, quelques jours après votre périple, vous recevrez par la poste une box avec une sélection “aux petits oignons” de produits locaux pour prolonger le plaisir. Pour en savoir plus sur ce concept, coup de coeur du Petit Futé 2023, suivez le compte Instagram @mespiedssurterrelyon ou rendez-vous sur le site https://mespiedssurterre.fr/
Pour réduire son empreinte carbone, on favorise les modes doux : train, car, vélo voire même à pied. Le trajet fait alors partie de l’attrait du voyage. Vous voulez quelques idées, allez voir les articles de Jeanne, notre chroniqueuse, devenue addict de son vélo électrique :
Du temps de soi à soi
Philosophes, sociologues et médecins sont unanimes : plus l’humanité cherche à gagner du temps, plus l’individu perd le fil de sa vie.
Voyager lentement c’est laisser libre cours à un peu d’improvisation. La philosophie slow nous invite à nous laisser porter par l’envie du moment sans contrainte de temps et de to-do list à rallonge. La quête de connaissance de soi, parfois si impérieuse, constitue à elle-seule un voyage. Un périple qui nous oblige à sortir de notre zone de confort pour une immersion bienvenue dans de nouvelles cultures, de nouvelles perspectives et de nouvelles visions du monde.
La slow attitude nous fait redécouvrir la vie à travers les plaisirs que procure le présent ; l’odeur du chèvrefeuille au soleil, le goût d’un abricot bien mûr, la mélodie du vent dans les arbres.
Une simple marche dans la nature permet souvent d’enrayer l’angoisse et de structurer ses pensées.
Alors plus d’excuses et à nos baskets ! Parce que comme le disait si justement Marcel Proust :
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux »
Apprenez l’art de la pause et changez de rythme en douceur !
On l’aura compris vivre slow c’est tendre vers plus de simplicité, renouer avec soi-même et s’ancrer dans le présent. Il n’est pas nécessaire de révolutionner votre façon de vivre mais de simplement adopter quelques saines habitudes à la maison, au bureau et en vacances.
Véritable contre-culture, la « vie lente » est un fabuleux remède aux maux du moment. Essayons de prendre le temps de vivre et de vivre pleinement. Parce qu’il est urgent de ralentir pour nous et pour la nature qui nous entoure.
Pour aller plus loin si cette philosophie vous intéresse, voici quelques livres intéressants à feuilleter :
L’art de ralentir, pour prendre le temps de vivre de Véronique AIACHE aux éditions Flammarion
Trop vite de Jean-Louis SERVAN-SCHREIBER aux éditions du Livre de Poche
Eloge de la lenteur, et si vous ralentissiez de Carl HONORE aux éditions Marabout
Nous vous souhaitons de belles échappées dans l’Ouest Lyonnais et même un peu plus loin, avec le train !
Cet article vous a plu ?
N’hésitez pas à le partager autour de vous, sur les réseaux, le faire suivre à un ami ou à nous laisser un commentaire juste en dessous !
Chaque mois, recevez votre dose de bons plans, d’idées sorties, d’articles « on a testé pour vous » et surtout faites le plein de FEEL GOOD ! Inscrivez-vous en cliquant sur le lien suivant : https://mailchi.mp/704c98313bac/vtssx02gi4
